Apprendre à naviguer dans l’univers de la massothérapie est essentiel à la réussite d’une carrière en tant que travailleur autonome. Voici cinq conseils donnés par deux massothérapeutes d’expérience qui pratiquent chacun depuis près de 20 ans, afin d’éviter les erreurs en lançant sa carrière en massothérapie.
# 1 : Ne pas s’informer
Selon François Grenier, masso-kinésithérapeute et propriétaire de la clinique Kiné-Santé, il est important de connaitre les normes du travail, lorsqu’on a le statut de travailleur autonome. Par exemple, un employeur ne peut pas exiger d’un travailleur autonome qu’il soit présent sur les lieux, s’il n’y a pas de clients. Cela peut faire perdre de précieuses heures qui pourraient être investies dans des tâches plus productives. En cas d’interrogation, il est recommandé de communiquer avec la CNESST.
Aussi, il est primordial de bien s’informer pour les impôts, afin d’avoir conservé un montant suffisant au moment de la déclaration. Pour cela, il est préférable de parler à son comptable dès le début de ses activités.
Pour bien s’informer, François Grenier recommande aussi les formations abordables de l’École des entrepreneurs (anciennement le programme SAJE), ainsi que le Guide de démarrage d’entreprise dans le Portail membres de la FQM. Partout au Québec, les Carrefours jeunesse-emploi sont une bonne ressource pour les moins de 35 ans.
# 2 : Mettre tous ses œufs dans le même panier
Le transport des œufs s’est amélioré depuis l’apparition de cette expression, mais elle garde tout son sens. Par exemple, louer un local cinq jours par semaine dès le début de notre carrière de massothérapeute serait inutilement risqué. Il est bénéfique de diversifier ses sources de revenu et il existe plusieurs possibilités : spas, cliniques, massage sur chaise, travail de secrétariat à votre clinique, etc. Cela permet en plus de combattre la routine!
# 3 : Achats groupés et rabais trop importants
Marie-Lou Viau, massothérapeute depuis 1998 et propriétaire pendant 15 ans d’une clinique à Laval (qu’elle a vendue), recommande de se tenir loin des groupons de ce monde et des rabais exagérés. Elle en a fait l’expérience il y a plusieurs années, et a dû y mettre un terme rapidement en raison d’un afflux démesuré de clientèle. On pourrait croire qu’il est mieux de masser à petit prix que pas du tout. Cependant, les gens qui recherchent les aubaines ne tendent pas à se faire masser au prix habituel. Mieux vaut démarcher de vrais clients qui sont prêts à débourser pour ce que notre service vaut vraiment. Des idées de rabais plus constructifs sont : prix de lancement limité dans le temps, réduction pour les massages l’avant-midi pour un temps limité, rabais pour une référence de client, massage de pratique avec une technique nouvelle apprise à un prix modéré, etc.
# 4 : Dépassez ses limites et ne pas se respecter
« Le risque de blessure est très élevé si vous massez au-delà de votre capacité », affirme François Grenier. Pour durer dans le métier, il faut reconnaitre ses limites physiques et les respecter. Un travail très intense sera peut-être payant à court terme, mais une blessure est très chère à long terme. Au début de notre carrière, il recommande d’augmenter la charge de travail progressivement sans brûler d’étapes.
Nous sommes des professionnels de la santé… alors restons en santé !
# 5 : Arrêter de se former
Les formations sont un excellent moyen de se garder à jour, d’approfondir nos connaissances pour mieux répondre aux besoins de nos clients. Cela permet aussi de se bâtir une niche. C’est un point sur lequel insiste Marie-Lou Viau : « apprenez à connaitre votre clientèle cible et formez-vous en conséquence afin de l’attirer et de bien la servir ».
Une nouvelle formation est aussi une belle occasion de faire une annonce à votre clientèle pour stimuler la prise de rendez-vous. Cela peut être un prétexte pour écrire aux clients qui ne sont pas venus depuis longtemps.
(Bonus) # 6 : Attendre !
Vous avez lu jusqu’ici? Alors allons-y avec un 6e point! Une erreur évidente, mais fréquente quand on démarre sa carrière, est d’attendre ou de se distraire plutôt que de travailler systématiquement à bâtir sa clientèle.
Comment structurer son temps? François Grenier propose une stratégie intéressante qu’il a lui-même mise en place à ses débuts. Décidez d’abord du nombre d’heures par semaine que vous souhaitez travailler. Est-ce 35h, 40h ou autre? Ensuite, établissez vos plages horaires, puis travaillez pendant ces heures, peu importe si vous avez des massages ou non.
Résultat : dans une journée de 8h avec un seul massage, il vous reste facilement 6h30 de travail pour faire des démarches. Que faire pendant tout ce temps? Surveillez les articles de blogue sur le marketing pour vous inspirer!
Propos recueillis par Raphael Lavoie-Brand, massothérapeute agréé
Avec les généreuses contributions de François Grenier de la clinique www.kinesante.ca et Marie-Lou Viau, massothérapeute à son compte www.massotherapiemarielouviau.ca
Crédits photo :
Crème glacée : Sarah Kilian sur Unsplash
Rocher : Kristopher Roller sur Unsplash