À l’école primaire, Agnès Lacasse lisait des livres d’anatomie et cherchait les points gâchettes sur ses amies. En 1986, elle devient massothérapeute agréée. Trois ans plus tard, elle commence à enseigner. Celle qui a suivi les traces de sa mère, Pauline Fortier, n’a jamais cessé de propager le massage californien, sa passion.
Racontez-nous votre histoire, votre parcours.
Agnès Lacasse : J’ai toujours souhaité travailler en psychologie et je me dirigeais vers un bac dans ce domaine, lorsque ma mère est allée suivre une formation en massage californien en France. À son retour, elle m’a prise comme modèle et j’ai compris, à l’âge de 17 ans, à quel point ce type de massage travaillait sur le corps, mais également sur le lien corps-esprit. Quelques années plus tard, ma mère enseignant au Centre éducatif intégration, je lui demandai de me donner une formation privée ; j’ai ainsi commencé à pratiquer auprès des clients de ma tante, psychothérapeute, qui tenait une maison de croissance personnelle. J’ai ensuite complété ma formation de massothérapeute et suis devenue l’assistante de ma mère lorsqu’elle a ouvert sa propre école, Conscience globale de l’être, à Montréal. Plus tard, j’ai repris les rênes, prête à assurer le relais en ce qui concerne l’enseignement : nous étions en 1989, j’avais 23 ans, et j’ai poursuivi ainsi jusqu’en 2000.
Par la suite, l’école a fusionné et j’enseigne maintenant à Guijek pour le groupe Kiné-Concept. En parallèle, j’ai continué à me former, entre autres, en polarité, en suédois thérapeutique et en Tai Ji Quan. J’ai intégré le focusing, précieux outil que j’ai greffé à mes massages afin d’aider les gens à écouter les messages envoyés par le corps sous forme de douleur ou de tensions. Tous ces enseignements enrichissent ma pratique.
Comment décririez-vous la technique du massage californien ?
Agnès Lacasse : Le massage californien est empreint de présence, d’écoute et de lenteur. Il s’adresse à l’Être entier. Il comporte trois aspects essentiels : la détente générale de tout le corps incluant le ventre, l’écoute du vécu intérieur et le délogement de tensions profondes. C’est comme une danse méditative et fluide qui contacte l’être dans sa totalité. Le massothérapeute ajuste la pression en fonction du besoin de la personne, toujours dans le respect des tissus, jamais dans la douleur pour ne pas crisper les muscles. Une personne qui choisit ce type de massage souhaite faire la paix avec son corps et l’habiter en toute conscience.
Comment le massage californien a-t-il évolué depuis que vous avez commencé à le pratiquer ?
Agnès Lacasse : Tout d’abord, on en entend parler plus qu’avant et je me réjouis de savoir que de plus en plus de centres de santé engagent des thérapeutes qui le pratiquent. Tous les professeurs de massage californien possèdent et enseignent la même base, mais chacun a sa couleur et en teinte son enseignement. Ainsi, le massage californien évolue et s’adapte à la réalité actuelle. Par exemple, je m’assure que mes étudiants sont bien outillés : pour leur faciliter le travail et éviter qu’ils se blessent, j’ai ajouté des manœuvres avec les poings, les coudes et les avant-bras. J’ai également élaboré une formation de massage californien thérapeutique (niveau 2) qui pousse ce massage encore plus loin ! L’expérience que j’ai acquise se transmet ainsi à mes nouveaux élèves…
Pourquoi êtes-vous passionnée par cette approche ? Par la massothérapie de façon générale ?
Agnès Lacasse : Pour moi, la massothérapie est une méditation, voire une communion spirituelle. Le massage californien touche à l’essence de l’être humain, aide la personne à se sentir mieux en se connectant à elle-même. C’est ma façon de contribuer à la paix dans le monde.
Ma passion pour la massothérapie reste intacte parce que je crois profondément en ce que je fais. Ce qui la nourrit également, c’est que je suis à même de respecter mes limites, donc de gérer mon énergie afin qu’elle soit toujours présente, autant dans ma vie professionnelle que dans ma vie privée.
Quels sont les trois conseils que vous donneriez à une personne qui s’apprête à pratiquer la même profession que vous ?
Agnès Lacasse : En premier lieu, je lui conseillerais d’écouter les signes de son corps afin d’éviter de se blesser et d’apprendre à mettre ses limites. En second lieu, je lui suggérerais de savoir se ressourcer et prendre des vacances, car la massothérapie est un travail exigeant. Enfin, je l’encouragerais à persévérer, car débuter n’est pas toujours facile.
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Depuis ses débuts, Agnès Lacasse se sent soutenue par la FQM. Elle se réjouit que cet anniversaire lui ait offert l’occasion de faire une rétrospective de sa propre carrière, riche, équilibrée, et que l’on devine pleine d’avenir.
Rédaction ❚ Catherine Houtekier, rédactrice et réviseure professionnelle