D’emblée, les auteurs s’entendent : il n’existe actuellement aucun régime alimentaire susceptible de guérir l’arthrose ou l’arthrite. En revanche, les choix alimentaires ont leur rôle à jouer sur l’état général, physique et mental, notamment dans la gestion de la douleur liée à cette condition.
En effet, selon leur nature, les habitudes alimentaires peuvent soit entretenir les processus inflammatoires, soit réduire les marqueurs d’inflammation et jouer, dans ce dernier cas, un rôle positif dans la gestion de la douleur.
RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
Bonne nouvelle ! Plusieurs recommandations présentes dans les écrits scientifiques se retrouvent dans la nouvelle version du Guide alimentaire canadien. En effet, les Lignes directrices canadiennes en matière d’alimentation(1) préconisent une alimentation variée, riche en fruits et légumes, en protéines végétales et en grains entiers. Ces choix alimentaires, alliés à l’évitement des sucres raffinés, des aliments transformés et à une consommation modérée de gras d’origine animale, ont pour effet de diminuer l’inflammation, précurseur de douleur dans les cas d’arthrose ou d’arthrite.
Comment appliquer ces principes dans le quotidien ? Sous le titre Bien manger(2), la Société de l’arthrite propose toute une section de son site Web sur la nutrition. Pour qui souhaite avoir des idées de recettes, SOS Cuisine(3) propose des menus correspondant à une alimentation pour l’arthrite rhumatoïde et la polyarthrite. Ces recettes sont essentiellement basées sur le régime méditerranéen.
LE RÉGIME MÉDITERRANÉEN
Les chercheurs parlent de ce régime depuis les années 1960, lorsqu’on a constaté que la population crétoise décédait moins de maladies du coeur que les autres populations. Une revue systématique(4) publiée en 2018 rapporte les effets positifs du régime méditerranéen sur la qualité de vie des personnes souffrant d’arthrose. Les résultats de trois études comprenant un total de 8927 participants y sont inclus. Cette amélioration est attribuable aux effets anti-inflammatoires de ce régime basé sur une dominante végétale — des légumes et des fruits en quantité —, la présence de gras insaturés de grande qualité — notamment l’huile d’olive — et la présence importante de fibres, d’antioxydants et de vitamines. Le gros avantage de ce régime, c’est qu’il ressemble plus à un mode de vie : relativement facile à suivre, il offre des bénéfices non seulement sur la gestion de la douleur dans les cas d’arthrite et d’arthrose, mais également sur la santé cardiovasculaire, ainsi que sur le maintien, voire la perte de poids. De plus, contrairement à d’autres régimes, il n’impose pas de contrainte sociale, donc favorise l’observance.
DES PISTES COMPLÉMENTAIRES
La diète DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension), mise au point aux États-Unis en 1997 pour prévenir et lutter contre l’hypertension, semble également faire ses preuves en matière d’arthrose et d’arthrite, pour les mêmes raisons que le régime méditerranéen, puisque les préconisations y ressemblent beaucoup. Enfin, d’autres approches sont également considérées comme bénéfiques, mais de façon moins consensuelle : il s’agit tout d’abord du régime hypotoxique, dérivé du régime du docteur Seignalet et représenté au Québec par Jacqueline Lagacé, puis du végétarisme et du végétalisme, dont les effets positifs ont été constatés par quelques études, sans toutefois permettre une généralisation. Dans tous les cas, la variété de l’alimentation et les choix sains portent leurs fruits sur plusieurs plans : diminution de l’inflammation, donc de la douleur, santé cardiovasculaire, prévention des maladies chroniques et gestion du poids.
Rédaction ❚ CATHERINE HOUTEKIER
rédactrice et réviseure professionnelle
c.houtekier@gmail.com