Le massage thaïlandais est un massage énergétique, également connu sous le nom de massage-yoga thaï. Son cousin, le massage thaïlandais à l’huile est, quant à lui, beaucoup moins connu. Il se situe au confluent de la tradition thaïe et de l’ayurveda. Pour partir à sa découverte, Le Massager a rencontré Catherine Douville, massothérapeute agréée, praticienne et enseignante passionnée en massage thaïlandais à l’huile. Une incursion dans les écrits scientifiques complète le propos sur les bienfaits de la grande famille du massage thaïlandais.
Une massothérapeute partage sa passion
Catherine Douville pratique le massage thaïlandais à l’huile chez Bhavana. Au départ, c’est le yoga qui l’a amenée au massage thaïlandais. Jusqu’en 2011, elle alliait des manœuvres thaïes au massage suédois. Une amie thaïlandaise lui fait alors découvrir le massage thaïlandais à l’huile, Nuad Naman, dans son appellation d’origine. Pour Catherine, ancienne journaliste à la curiosité insatiable, c’est une révélation! Mais, à l’époque, cette technique n’est enseignée ni au Canada ni aux États-Unis : seul le massage thaïlandais traditionnel au sol, ou Nuad Boran, répandu en Occident, fait l’objet d’un enseignement.
Qu’à cela ne tienne, elle part en Thaïlande suivre un enseignement privé, en anglais. Riche de cet apprentissage, elle le met en pratique à son retour, pour le plus grand bonheur de sa clientèle. Parmi celle-ci se trouvent notamment des collègues massothérapeutes. Après avoir goûté à cette technique, plusieurs d’entre eux souhaitent l’apprendre pour la pratiquer à leur tour. Catherine retourne alors en Thaïlande pour se perfectionner auprès du même professeur. À son retour, elle se joint à Kiné-Concept – Guijek, où elle enseigne, depuis 2015, trois niveaux de pratique.
Aujourd’hui, le massage thaïlandais à l’huile représente 65 % de sa pratique; le massage thaïlandais traditionnel au sol, 35 %. Mais de quelle huile parle-t-on exactement? D’une huile de base (sésame, coco par exemple), ou encore d’une huile de massage aromatique. Un ou une massothérapeute ayant reçu une formation en aromathérapie peut y ajouter une huile essentielle appropriée pour la condition du client ou de la cliente.
La technique s’adresse à tout type de clientèle, de tout âge. Autant en durée — 60 à 90 minutes — qu’en pression, elle peut être adaptée à la condition de la personne. Au fil des ans de pratique, d’enseignement et de lectures, Catherine Douville rapporte de nombreux bienfaits :
- La combinaison du travail énergétique – à l’aide de pressions glissées le long des lignes énergétiques, ou Sen, et de points d’acupression sur des endroits spécifiques – et de mouvements de mobilisation produit un effet d’harmonisation de l’énergie vitale, un effet d’espace sur le plan des chaînes myofaciales et des zones périarticulaires.
- Par son caractère à la fois direct et indirect, le travail est à la fois précis, localisé, et général : il commence habituellement par les jambes et les pieds, préparant ainsi les autres parties du corps à accueillir le massage tout en favorisant l’enracinement.
- Enveloppant, le massage thaï à l’huile apaise non seulement l’organisme en agissant sur le système nerveux parasympathique, mais il calme également le mental.
- Cette technique permet de réduire une douleur présente, qu’elle soit aiguë ou chronique, et d’améliorer le sommeil.
- Prenant racine dans le bouddhisme, elle est empreinte d’une sérénité, d’une bienveillance qui peut en faire une expérience d’ordre spirituel.
- L’utilisation de baumes thaïs avec des herbes apporte un effet de relaxant musculaire. Enfin, ces baumes, ou encore les huiles essentielles ajoutent une touche olfactive à l’expérience.
La science documente les bienfaits du massage thaïlandais
Les écrits scientifiques s’intéressent surtout au massage thaïlandais traditionnel.
Un essai randomisé publié en 2018 a comparé, à l’aide de 20 participants, l’efficacité du massage thaïlandais et du massage suédois pour les patients souffrant de fatigue ou de manque d’énergie. Les deux types de massage ont apporté des bienfaits sur le bien-être physique, émotionnel et mental en améliorant le sommeil, la relaxation, et en soulageant le stress et la tension musculaire. Le massage thaïlandais seul a montré des résultats spécifiques d’énergisation et de stimulation psychologique, ainsi que des bienfaits plus durables [1].
En 2015, une revue systématique a rapporté les résultats de 6 recherches probantes sur les effets du massage thaïlandais traditionnel sur l’intensité de la douleur chez les personnes souffrant de douleur chronique. Toutes ces études ont révélé une réduction de la douleur variant de 25 à 80 %, et ont également été associées à des améliorations de la tension musculaire perçue, de la souplesse et de l’anxiété. En outre, elles ont rapporté un maintien des bienfaits sur la réduction de la douleur jusqu’à 15 semaines [2].
En 2014, un essai randomisé contrôlé a examiné les réponses cliniques au massage thaïlandais et à la compression thaïlandaise à base de plantes pour traiter l’arthrose du genou, en comparaison avec l’ibuprofène par voie orale chez 60 participants, et ce pendant 3 semaines. Les évaluations comprenaient une échelle visuelle, un indice fonctionnel et les opinions du professionnel de la santé et du participant. Les deux interventions ont démontré une efficacité clinique comparable à celle de l’ibuprofène oral, les rendant envisageables comme traitements complémentaires de l’arthrose du genou [3].
La même année, un autre essai randomisé contrôlé a étudié les effets du massage traditionnel thaïlandais — comparativement à des ultrasons simulés — sur le seuil de pression de la douleur et l’intensité des maux de tête chez 72 participants souffrant, depuis au moins 3 mois, de céphalées chroniques ou de migraine. Les deux interventions — d’une durée de 3 semaines — ont donné lieu à une diminution significative des maux de tête [4].
Enfin, en 2013, un essai croisé randomisé a étudié l’effet du massage traditionnel thaïlandais — à raison de 2 séances par semaine pendant 4 semaines — sur le squelette, en examinant les modifications des marqueurs biochimiques du renouvellement des os chez 48 participantes ménopausées. Les résultats montrent que le massage traditionnel thaïlandais entraîne une augmentation de la formation osseuse telle qu’évaluée par le taux de P1NP sérique — taux utilisé pour le suivi des patients souffrant d’ostéoporose — en particulier chez les femmes ménopausées plus âgées et de petite taille [5].
La massothérapie se veut une approche complémentaire qui s’inscrit dans la gestion globale de la santé. Pour être efficaces et sécuritaires, les soins de massothérapie doivent être adaptés à votre condition et à vos besoins, et être prodigués par un massothérapeute compétent et bien formé. Pour un massage de qualité, choisissez un massothérapeute agréé ou une massothérapeute agréée! À noter que le moteur de recherche avancée dans le site de la FQM permet de choisir la technique de base ou la technique complémentaire Massage-yoga thaïlandais ou Thaïlandais.
Références :
Recommandation de Catherine Douville – Ly, K. (2011). Arômes massage. Escalquens (France) : Chariot d’Or.
FQM. Massage thaïlandais.
[1] MacSween, A., Lorrimer, S., van Schaik, P., Holmes, M., et van Wersch, A. (2018). A randomized crossover trial comparing Thai and Swedish massage for fatigue and depleted energy. Journal of bodywork and movement therapies, 22(3), 817–828. https://doi.org/10.1016/j.jbmt.2017.09.014
[2] Keeratitanont, K., Jensen, M. P., Chatchawan, U., et Auvichayapat, P. (2015). The efficacy of traditional Thai massage for the treatment of chronic pain: A systematic review. Complementary therapies in clinical practice, 21(1), 26–32. https://doi.org/10.1016/j.ctcp.2015.01.006
[3] Chiranthanut, N., Hanprasertpong, N., et Teekachunhatean, S. (2014). Thai massage and Thai herbal compress versus oral ibuprofen in symptomatic treatment of osteoarthritis of the knee: a randomized controlled trial. BioMed research international, 2014, 490512. https://doi.org/10.1155/2014/490512
[4] Chatchawan, U., Eungpinichpong, W., Sooktho, S., Tiamkao, S., et Yamauchi, J. (2014). Effects of traditional Thai massage on pressure pain threshold and headache intensity in patients with chronic tension-type and migraine headaches. Journal of alternative and complementary medicine (New York, N.Y.), 20(6), 486–492. https://doi.org/10.1089/acm.2013.0176
[5] Saetung, S., Chailurkit, L. O., et Ongphiphadhanakul, B. (2013). Thai traditional massage increases biochemical markers of bone formation in postmenopausal women: a randomized crossover trial. BMC complementary and alternative medicine, 13, 69. https://doi.org/10.1186/1472-6882-13-69
Rédaction : Catherine Houtekier, M.B.S.I., rédactrice agréée et réviseure
Crédit photo : DFMotion