Dossiers, Techniques
L’arthrite est une maladie chronique qui se manifeste différemment d’une personne à l’autre. Dans ce contexte, une gestion multidisciplinaire et personnalisée s’impose.
Recevoir un diagnostic d’arthrite bouscule une vie. Deuils, douleur, incapacités, anxiété et dépression ne sont que quelques-unes des répercussions possibles de la maladie dont il faut tenir compte afin de permettre à la personne arthritique de s’adapter à sa nouvelle réalité.
Dans ce contexte, la prise en charge de l’arthrite repose sur l’intervention intégrée d’une équipe soignante multidisciplinaire dans laquelle on retrouve entre autres des médecins et des rhumatologues, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des infirmières, des travailleurs sociaux et des psychologues*. Ensemble, ils aideront et soutiendront la personne arthritique dans la gestion de sa maladie.
D’abord, le diagnostic et le plan de traitement
« La prise en charge de l’arthrite consiste à soulager le patient et à éteindre le mieux possible l’inflammation afin de prévenir les dommages articulaires, les pertes d’amplitude et le handicap fonctionnel », explique Dre Anne-Laure Chetaille, rhumatologue adulte et pédiatrique au CHUL, chercheure associée au centre de recherche du CHUQ et professeur agrégée de la Faculté de Médecine de l’Université Laval.
Il revient au rhumatologue d’établir le diagnostic d’arthrite, d’en préciser la forme et de vérifier l’atteinte potentielle d’autres organes comme la peau ou le système digestif. « Cela va permettre de débuter un plan de traitement adapté au patient et de mettre en place les ressources nécessaires à sa prise en charge globale », explique Dre Chetaille. Le plan de traitement pourra inclure, par exemple, une médication, la consultation d’un physiothérapeute ou d’un psychologue, l’aide d’un ergothérapeute et le recours à certaines approches complémentaires. Il reviendra évidemment au rhumatologue d’assurer le suivi du patient à long terme afin d’ajuster, au besoin, sa prise en charge en tenant compte de sa situation et de l’évolution de sa maladie.
L’exercice physique : un incontournable
Il est reconnu que la pratique régulière d’activités physiques renforce les muscles et, ce faisant, contribue à protéger les articulations fragilisées par l’arthrite. Mais alors que la personne arthritique gagnera à demeurer active physiquement, trop en faire aura l’effet contraire et augmentera l’inflammation et la douleur. Il est donc primordial de bien doser l’activité physique, mais aussi de cibler et d’adapter les exercices en fonction des capacités et des limites de la personne.
Dans ce contexte, la physiothérapie joue un rôle essentiel dans la prise en charge de l’arthrite. « Le physiothérapeute évalue et traite les systèmes neuro-musculo-squelettiques selon les besoins du patient », explique la physiothérapeute Frédérique Ponton. Le programme du physiothérapeute comprendra des traitements et des exercices adaptés ayant pour objectif de diminuer la douleur, de mieux contrôler l’inflammation, d’améliorer la mobilité articulaire et de réduire la fatigue, notamment. « Le physiothérapeute enseignera également des exercices afin de limiter ou de contrôler la progression des déformations, et de garder un mode de vie actif », précise Frédérique Ponton.
L’adaptation de l’environnement
Afin de protéger les articulations et ainsi limiter l’inflammation, la douleur et la fatigue, la personne souffrant d’arthrite doit maximiser ses mouvements et réduire le plus possible le stress auquel ses articulations sont soumises. L’ergothérapeute travaillera en ce sens, en permettant aux personnes arthritiques de conserver leurs capacités fonctionnelles au quotidien et en les aidant à poursuivre un mode de vie actif par le biais d’adaptations de leur environnement.
La massothérapie en complément du plan de traitement
« Dans la prise en charge de l’arthrite, toute intervention qui va soulager le patient est bienvenue », explique Dre Chetaille. Dans ce contexte, des approches complémentaires comme la massothérapie peuvent être ajoutées au plan de traitement de la personne arthritique afin de soulager ses symptômes.
Parce qu’elle vise le relâchement des tensions musculaires et la détente, la massothérapie se veut une approche complémentaire de plus en plus utilisée par les personnes souffrant d’arthrite. « La massothérapie a sa place dans la prise en charge de l’arthrite, parce qu’elle s’inscrit en complémentarité notamment de la physiothérapie et de l’ergothérapie, explique Christine Michaud, massothérapeute agréée certifiée. En tant que massothérapeutes, nous sommes là pour relâcher les tensions musculo-squelettiques. Le mieux-être qui s’ensuit vient diminuer la douleur, mais également l’anxiété et la fatigue associées. » En favorisant ce mieux-être, la massothérapie permettra à la personne de continuer plus facilement ses différents traitements.
Note : Le patient devrait toujours discuter avec son médecin des approches complémentaires qu’il envisage d’utiliser afin de mieux gérer sa maladie. En effet, le médecin voudra s’assurer que ces approches soient compatibles avec le diagnostic et le plan de traitement.
Vers une autogestion de l’arthrite
Peu importe les professionnels impliqués dans l’équipe soignante et les approches ciblées, la prise en charge de l’arthrite devrait toujours miser sur l’autonomie de la personne. « La clientèle arthritique doit être en mesure d’avoir tous les outils nécessaires pour gérer elle-même sa condition, ce qui renvoie au concept crucial d’autogestion de la maladie », explique Frédérique Ponton.
Bref, la prise en charge de l’arthrite implique de placer la personne au cœur de son plan de traitement et d’assurer la collaboration active de tous les intervenants. De cette manière seulement, la gestion de l’arthrite pourra être assurée.
