Les bienfaits des soins de massothérapie pour bébé
Le massage vise, entre autres, trois objectifs : calmer, stimuler et soulager l’enfant. Les techniques les plus utilisées sont le suédois (l’effleurage étant la principale manœuvre) et la réflexologie. Les percussions ne sont pas recommandées.
Pour masser un bébé, la pièce doit être chaude, soit 24-25 degrés Celsius. Un enfant peut être massé dès la naissance, même s’il est prématuré. Chez les bébés nés prématurément, on constate, entre autres, une augmentation plus rapide du poids, une diminution du stress, une diminution du temps d’hospitalisation et un meilleur sommeil.
Quand un enfant est massé durant ses premiers mois de vie, le massothérapeute doit questionner le parent sur le déroulement de l’accouchement et sur les interventions médicales reçues. La grande majorité des bébés subissent un ou des traumatismes à la naissance. Le massothérapeute doit donc être vigilant.
- Par exemple, la tête et les pieds peuvent être des régions où l’enfant réagira au toucher en pleurant. Il peut avoir reçu une piqûre à un pied et le massage par l’entremise de sa mémoire corporelle lui rappelle cette douleur. Un toucher chaud, réconfortant et sécurisant pourra changer cette programmation. Le massothérapeute peut aussi lui dire qu’il comprend sa réaction et que ce toucher est bon pour lui.
- Cependant, au massage d’une même région du corps, si l’enfant réagit en pleurant, c’est un signe qu’il faut y porter une attention particulière. Il a peut-être un malaise physique (comme un déplacement osseux) ou il combat peut-être une infection – les trois grandes régions ganglionnaires (le cou, les aisselles et les aines) présentant alors un volume inhabituel. Le cas échéant, une visite chez un professionnel de la santé spécialisé avec les enfants peut être recommandée.
Le massage quotidien apporte réconfort et soulagement par la sécrétion des endorphines qu’il provoquent. De plus, il accélère le processus de myélinisation du système nerveux favorisant une meilleure communication entre le cerveau et le corps.
Le massage est aussi reconnu, depuis plus de deux décennies, pour apporter de nombreux bénéfices aux bébés atteints d’une maladie. Étant donné leur condition, ceux-ci sont exposés à de nombreuses stimulations par le toucher, mais surtout perçues comme négatives (manipulations pour les soins, techniques douloureuses, etc.). C’est pourquoi il est important d’offrir à ces bébés un toucher positif. Leur cerveau doit comprendre que les contacts physiques peuvent être agréables et établir des connexions nerveuses en ce sens.
Calmer
Le massothérapeute ne doit pas perdre de vue son objectif de départ. S’il désire calmer l’enfant, le rythme demeure très lent. Toutes les autres stimulations doivent être éliminées sauf peut-être une musique très douce et des paroles rassurantes.
Stimuler
Si l’objectif est de stimuler, le rythme est plus rapide. Utiliser de petits jouets, de la lumière, des images, des odeurs de même que des paroles stimulantes pour garder et stimuler tous les sens de l’enfant.
Les mobilisations sont importantes pour le développement moteur de l’enfant. Par exemple : le mouvement croisé (pied et main opposés se touchent suivi de l’extension complète). Cet exercice développe la bilatéralité, prépare à la marche à quatre pattes et peut faciliter l’apprentissage; les deux hémisphères du cerveau travaillent en unicité prévenant la dyslexie bien souvent causée par l’homolatéralité.
Soulager
Colique et gaz
Les principales théories sur l’étiologie de la colique sont les suivantes :
- un déséquilibre des interactions dynamiques du système nerveux autonome;
- une anomalie du développement des mécanismes régulateurs des états de veille et de sommeil;
- un désynchronisme et autres anomalies des interactions parent-enfant.
Selon le résultat des recherches sur la colique, il est recommandé aux parents de masser leur bébé durant les crises trois fois par jour, le matin, l’après-midi et le soir. Les chercheurs prévoient que les bébés qui reçoivent des massages réagiront plus favorablement aux personnes qui les nourrissent, seront moins irritables, manifesteront moins de stress et adopteront des comportements sommeil-éveil mieux organisés.
Pour les malaises de constipation, de gaz et colique, masser l’abdomen dans le sens des aiguilles d’une montre pour stimuler le gros intestin. Entre chaque manœuvre, fléchir les genoux du bébé sur son ventre et maintenir cette position 20 secondes.
Congestion des sinus
Masser le front du centre vers les tempes, puis glisser les doigts sur le nez en passant sur les joues jusqu’aux oreilles.
Poussée des dents
Masser directement sur les gencives et faire des cercles à la jonction des mâchoires supérieure et inférieure. Ne pas utiliser d’huile sur le visage.
Poussée de croissance, hypotonie et hypertonie
Pour les enfants hypotoniques, privilégier les effleurages direction vers le coeur, tandis que pour les enfants hypertoniques utiliser les effleurages direction inverse, soit de la hanche à la cheville et de l’épaule au poignet. Ces manœuvres améliorent leur tonicité musculaire et tissulaire. De plus, le massage des membres supérieurs et inférieurs diminue la tension musculaire, améliore la circulation et, lors de poussées de croissance, soulage la douleur.
Asthme
Les chercheurs travaillent sur la relation entre l’asthme et le massage, car ils savent que l’asthme est aussi relié à des facteurs psychologiques intrinsèques tels l’anxiété. Leur hypothèse est que le massage devrait aider les asthmatiques (enfants et adultes) à éprouver moins d’anxiété et de dépression et ainsi diminuer la fréquence et la gravité des crises d’asthme et l’obstruction des voies respiratoires.
Par Isabelle Gendron, « Le massage pour bébé », Le Massager, Vol.15 n.3