Découvrez le gymnaste René Cournoyer, qui sera membre de l’équipe canadienne aux prochains Jeux olympiques à Tokyo.
Pratiquer un sport d’élite n’a rien de conventionnel. En plus d’un entraînement intense et rigoureux, les athlètes sont suivis par une équipe multidisciplinaire formée par des entraîneurs, des physiothérapeutes et des massothérapeutes du sport. La FQM a rencontré le gymnaste René Cournoyer, qui participera aux prochains Jeux olympiques en tant que seul représentant de l’équipe canadienne de gymnastique masculine, afin d’en apprendre davantage sur le rôle du massothérapeute du sport auprès des athlètes de compétition.
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FQM — René, parle-nous du sport que tu pratiques et pour lequel tu compétitionnes.
René Cournoyer — Je pratique la gymnastique depuis une quinzaine d’années. J’ai commencé à l’âge de 7 ans et j’en ai maintenant 23. Je me spécialise dans le All Around, c’est-à-dire les six engins du concours cumulatif (saut, anneaux, barres parallèles, barre fixe, sol, arçon).
En temps normal, je m’entraîne environ 4 à 5 heures par jour. Et quand on se rapproche des compétitions de performance, j’augmente la cadence à deux entraînements par jour, cinq jours par semaine. Lors d’une journée typique, je m’entraîne le matin et je travaille l’après-midi. À partir de l’automne, les études s’ajouteront aussi à mon horaire.
Crédit photo : John Cheng
FQM — Parmi les professionnels que tu consultes régulièrement en tant qu’athlète, on compte Annie Jubinville, massothérapeute du sport. Pour quelles raisons la consultes-tu ?
René Cournoyer — En gymnastique, le corps est extrêmement sollicité. C’est un sport très physique qui se rapproche d’un sport d’impact. Les tissus mous et les articulations sont soumis à beaucoup de pression. On doit donc les entretenir convenablement.
Je consulte évidemment des physiothérapeutes, qui vont m’aider par exemple en cas de blessure. De son côté, la massothérapie sportive m’aide avec l’entretien courant des muscles et des articulations.
L’objectif de la séance de massothérapie change selon les périodes et mon état. Après un entraînement par exemple, l’objectif pourrait être de relâcher les muscles, alors qu’avant un entraînement ou une compétition, on voudra plutôt les activer.
En massothérapie, on vise beaucoup la prévention des blessures. Je consulte une massothérapeute du sport régulièrement, toutes les deux semaines et parfois plus fréquemment, pour m’assurer que tout fonctionne de la bonne façon et qu’aucune tension importante ne se développe dans les muscles et les articulations qui sont sollicitées lorsque je m’entraîne ou que je compétitionne.
La massothérapie m’aide aussi à améliorer ma performance en tant qu’athlète. Par exemple, Annie ira chercher la pleine amplitude de mouvement dans les articulations des épaules, des poignets, des chevilles. Elle s’assurera que le bassin bouge comme il le devrait. La massothérapie a donc un impact direct sur ma performance de gymnaste.
Crédit photo : Joëlle Lemay/Agence QMI
FQM — Parle-nous de la relation de confiance que tu as établie avec ta massothérapeute du sport.
René Cournoyer — D’abord, la massothérapie a un impact très physique, puisqu’elle vise à la base à relâcher le corps. Mais il y a aussi un volet psychologique important. J’ai confiance en Annie, et je sais qu’en sortant d’un soin, mon état général se sera amélioré. Je sais que mon corps est entre bonnes mains.
Annie est aussi une spécialiste avec qui je peux discuter sans que mes mots aient une répercussion sur mon entraînement. Ce n’est pas un entraîneur qui va venir juger ce que je lui dis. Ce n’est pas non plus un parent qui essaie de comprendre la situation et qui se mêle de mon entraînement. Pour moi, Annie se veut une personne qui est à l’écoute, une sorte de personnage neutre dans l’histoire.
Ce qui aide beaucoup au lien de confiance que j’ai avec Annie, c’est sa grande capacité d’adaptation. Elle s’est informée sur le sport que je pratiquais, sur les mouvements que je faisais, sur ce qui était requis dans mon sport en termes de performance. Elle est donc en mesure d’adapter ses séances de massothérapie pour que le massage soit ultra spécifique non seulement à moi, mais aussi au sport que je pratique. Elle s’assure aussi de travailler en équipe avec mes entraîneurs et les spécialistes que je consulte afin d’optimiser ma performance. Tout cela a grandement aidé à bâtir le lien de confiance entre elle et moi.
FQM — Tout comme toi, qui es un athlète, les massothérapeutes ont une profession qui demande beaucoup sur le plan physique, mais aussi psychologique. Aurais-tu un conseil à leur donner pour qu’ils puissent se dépasser dans leur carrière et atteindre les objectifs professionnels qu’ils se sont fixés ?
René Cournoyer — Si j’avais un conseil à donner, ce serait de ne pas avoir peur de prendre l’initiative. Annie, par exemple, a pris l’initiative d’en apprendre plus sur mon sport. Elle est venue à l’entraînement sur le terrain, elle a observé et analysé les mouvements que je faisais et elle a pu ensuite adapter son massage à ma situation précise. Et ça, ce n’est pas quelque chose que tu apprends à l’école ou dans des livres. C’est quelque chose qui s’apprend sur le terrain, avec la volonté de se dépasser. Comme l’athlète, le massothérapeute qui va peaufiner à tout coup sa pratique sera celui qui faire la différence !
FQM – En terminant, tu t’es récemment qualifié pour les prochains Jeux olympiques d’été, qui auront lieu à Tokyo en 2021. Qu’est-ce que cet accomplissement représente pour toi ?
René Cournoyer — C’est la réalisation d’un rêve ! Depuis que je suis tout petit, je travaille pour m’approcher de ce but, celui de participer aux Jeux olympiques. Et là, de réaliser que j’ai atteint l’objectif, que je m’étais fixé lorsque j’avais à peine 12 ans, ça me remplit de fierté. C’est irréel !
Nous souhaitons la meilleure des chances à René Cournoyer pour les Jeux olympiques de Tokyo !
Pour en savoir plus :
Trouver un massothérapeute :
Le terme « massothérapeute du sport » est une appellation réservée aux professionnels certifiés par l’Association canadienne des massothérapeutes du sport (ACMS). Cette certification en massage sportif est la plus exigeante au Canada et répond aux critères du Comité olympique. Pour trouver un massothérapeute du sport certifié ou en cours de certification, rendez-vous sur le site de l’ACMS. Pour trouver un massothérapeute ayant une formation de base en massage sportif, veuillez consulter la section Trouver un massothérapeute sur le site FQM et choisissez « Massage sportif » dans les techniques complémentaires.
Rédaction : Katia Vermette, rédactrice agréée