Fédération québécoise des massothérapeutes (FQM)

Massothérapeutes : blessures encourues et stratégies de prévention

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Qu’il soit débutant ou expérimenté, le massothérapeute exerce un travail physiquement exigeant, donc susceptible de provoquer des blessures. Quelles sont-elles et quelles en sont les causes les plus fréquentes ? Comment les prévenir afin de mener une longue et belle carrière ?

L’adage indique « Qui veut voyager loin ménage sa monture ». Le principal outil du massothérapeute, c’est son propre corps. Voué à prendre soin de celui de ses patients, le thérapeute peut négliger le sien et entrer dans une spirale susceptible de nuire à la longévité de sa carrière. Connaître ou se rappeler les principales causes de blessures comme les moyens de les prévenir favorise la prise de distance nécessaire pour observer — voire adapter — ses propres pratiques.

Facteurs de risque et palmarès des blessures

Le manque de préparation physique et la surutilisation du corps malgré les signes précurseurs constituent les deux principales avenues vers les blessures potentielles.

Au chapitre des facteurs de risque, on retrouve la durée d’exposition, la répétitivité des mouvements, l’intensité de la pression, la posture statique ou contraignante, la sursollicitation des structures ou des tissus, ainsi que la direction insufflée à l’effort. Isolément ou en combinaison, ces facteurs peuvent alors converger vers l’émergence de troubles musculosquelettiques. Si le massothérapeute connaît bien ceux qui affectent sa clientèle, il n’en est pas dispensé pour autant. De plus, si les membres supérieurs sont particulièrement sollicités, le dos l’est aussi, sans oublier les jambes.

En 2008, des auteurs néo-brunswickois publiaient une étude menée auprès de 502 massothérapeutes canadiens1. Ces derniers rapportaient, dans l’ordre décroissant, des blessures ou douleurs aux poignets, aux pouces, au bas du dos, au cou et aux épaules. De leur côté, des auteurs britanniques2 ont étudié la prévalence et les stratégies de prévention des blessures des mains qui représentent, selon eux, le deuxième trouble musculosquelettique en importance chez les professionnels utilisant la thérapie manuelle, dont les massothérapeutes.

La prévention : un investissement rentable

La prévention des blessures fait partie de l’enseignement dispensé aux étudiants en massothérapie. Les thérapeutes d’expérience connaissent en effet l’importance d’en rappeler les principes, mais également d’apprendre dès le départ à adapter les manœuvres. D’ailleurs, dans l’étude de 2008, 93 % des répondants québécois indiquaient avoir reçu une formation à cet effet.

En novembre 2018, la FQM publiait un billet intitulé Pratique de la massothérapie : 5 règles de base pour éviter les blessures : ces recommandations sont toujours d’actualité. Elles concernent les indispensables exercices d’échauffement, l’optimisation de la posture, l’écoute et la prise en charge des symptômes ainsi que le choix d’un mode de vie sain. À ce chapitre, certaines activités, telles que le yoga, favorisent à la fois une bonne forme physique ainsi que la prévention de plusieurs blessures.

De son côté, Soins personnels Québec — le Comité sectoriel de la main d’œuvre des services de soins personnels — a publié, en 2014, sept fiches de prévention des troubles musculosquelettiques en massothérapie qui concernent respectivement les mains, les poignets, les coudes, les épaules, le dos, l’utilisation d’une forme de marche et de danse lors du massage ainsi que l’adoption de gestes sécuritaires. Chacune de ces fiches énonce les facteurs de risque et livre des stratégies concrètes, notamment en matière d’adaptation des manœuvres.

Enfin, s’ajoutent à cet éventail l’écoute de ses propres limites, l’aménagement de périodes de récupération à la fois pendant et entre les massages, la pratique d’étirements bienfaiteurs, ainsi que l’acquisition et l’optimisation du réglage d’un équipement adéquat.

Pour aller plus loin

1 Albert, W. J., Currie-Jackson, N. et Duncan, C. (2008). A survey of musculoskeletal injuries amongst Canadian massage therapists. Journal of Bodywork and Movement Therapies, 12, 86-93.
2 Gyer, G., Michael J. et Inklebarger, J. (2018). Occupational hand injuries: a current review of the prevalence and proposed prevention strategies for physical therapists and similar healthcare professionals. Journal of Integrative Medicine, 16(2), 84-89.

Dans ce document, l’emploi du masculin pour désigner des personnes n’a d’autres fins que celle d’alléger le texte.

Rédaction ❚ Catherine Houtekier, rédactrice et réviseure professionnelle